Eternal Sunshine of the Spotless Mind / Jean Taulelle

Ce film écrit par Michel Gondry en 2004 est le second du réalisateur. Il met en scène un couple d’amoureux : Joel Barish interprété par Jim Carrey  et Clémentine jouée par Kate Winsley. On reconnaît tout de suite le style de M. Gondry aux caractéristiques délirantes des personnages en particulier celui de Clémentine. Elle a l’air un peu décalée avec ses cheveux colorés, ses collections de personnages en patate. L’histoire paraît banale : ils se rencontrent par hasard et engagent la discussion avant de former plus tard un couple. C’est très romantique, la musique renforce le romantisme de l’histoire, et les deux acteurs forment un duo crédible. Jim Carrey n’apparaît pas ici comme le personnage comique des films dans lesquels il a l’habitude de jouer. Il est réservé, timide et très triste de voir son monde lui échapper. Même si le début de l’histoire évoque la joie et le bonheur, la suite est tragique : lors d’un RDV Kate Winsley ne reconnaît plus son compagnon. Intervient alors l’explication scientifique de cet oubli à travers l’existence de machine à effacer les souvenirs. Le film joue avec le temps nous proposant sans cesse des allers et retours entre présent et passé et le surnaturel.

On retrouve dans ce film l’inventivité de M. Gondry et son goût pour le bricolage des objets et les trucages : Jim Carrey rétrécit sous une table de cuisine et le scénario qui fait que les histoires se mélangent aboutit à des décors qui fusionnent. Ainsi on peut voir du sable, de l’eau ou de la neige dans des endroits où cette présence est impossible. Les trucages ne paraissent pas relever de la technologie de pointe mais plutôt de jeux de caméras.


Cette caméra est portée à l’épaule et bouge beaucoup : le mouvement est permanent. Il permet de représenter l’effet d’action car J. Carrey est stressé et engagé dans une fuite contre ceux qui veulent effacer ses souvenirs. C’est un grand film, très original et j’aime beaucoup l’univers de ce cinéaste : j’ai vu et revu « Rembobinez s’il vous plaît » ou « goudron et gasoil ».