Be Kind, Rewind: Gondry fait des merveilles avec trois fois rien

Attention, quelques spoilers sont présents dans la critique !

Be Kind, Rewind est le cinquième long-métrage de Michel Gondry sorti en 2008. Les films le précédant sont Human Nature (2001), Eternal Sunshine (2003), The Science of Sleep (2006) et un documentaire américain nommé Dave Chappelle's Block Party (2006).



Le film est très original de par le fait que l'ensemble du film se déroule dans un seul et unique quartier de la ville de Passaic (New Jersey). Ainsi, plus nous avançons dans le film, plus nous découvrons des gens et plus nous nous attachons à eux. Le fait que tout le monde travaille main dans la main pour mener à terme la production de leurs films "suédés" donne un côté sentimental et même quelquefois familial.
Avec ce long-métrage, Michel Gondry montre une image très différente des Etats-Unis. Là où la plupart du temps les héros sont fortunés et vivent dans des quartiers chics de New-York tels que Manhattan ou encore Brooklyn, Gondry montre là une facette des Etats-Unis moins éclairée. Dans le film, la plupart de la population vit dans des endroits assez vétustes, en particulier pour Mr Fletcher et ses acolytes qui vivent dans leur vidéoclub qui menace de s'effondrer à tout moment. D'ailleurs, Mr Fletcher le confirme au début du film: "il ne faut pas claquer la porte, sinon tout s'effondre".



En bref, le film met en scène Mike et Jerry, joués respectivement par Mos Def et Jack Black. L'un d'eux fait une très grosse gaffe et efface tous les films vendus par la vidéothèque. Ils décidèrent donc de les tourner en version "suédée", c'est-à-dire avec les moyens du bord. Je pense que Michel Gondry s'est éclaté à réaliser ce film car il a une imagination débordante et à dû prendre beaucoup de plaisir à imaginer et à tourner les remakes de Ghostbusters, Robocop, Le Roi Lion... Le tout avec du carton, des babioles, un peu de bricolage et surtout, beaucoup d'imagination ! Au fil des tournages, de nouvelles personnes font leur apparition, et bientôt, ce sont les clients de la vidéothèque qui se mettent à jouer dans les films suédés. Ainsi, la dimension de la collectivité et du travail d'équipe au cinéma est au rendez-vous et est très bien utilisée pour donner l'émotion au spectateur vers la fin, lorsqu'ils regardent leur film tous ensemble.



Une autre facette du cinéma est également mise en lumière, le problème du copyright et des droits d'auteurs. Lorsque le FBI vient au vidéoclub et leur annonce la somme astronomique qu'ils devraient verser au studios hollywoodiens pour reproduction illégale d'oeuvre, l'ambiance change brusquement. Le rouleau compresseur est un bon moyen de symboliser la justice et son poids considérable face aux hors-la-loi.



Autre détail très intéressant selon moi et que le film se passe durant la transition du VHS au DVD. Le fait que certains puristes apprécient encore la VHS mais que la majorité de la population soit passée au DVD renforce encore l'esprit communautaire du film. De plus, cela donne un petit côté vintage au long-métrage que j'adore.

Il est assez surprenant de constater le prix qu'a coûté ce film à produire: à peine 20 millions de dollars pour 102 minutes de film. Bien sûr, le budget ne reflète pas forcément la qualité du film, c'est surtout la créativité et l'originalité qui compte, mais je trouve que le prix est plutôt bas pour un film de la sorte.

Michel Gondry fait des merveilles avec trois fois rien, comme dans la majorité de ses films. J'apprécie beaucoup ce réalisateur pour son côté bricoleur et sa créativité débordante.

cinq étoiles, pour la créativité et l'originalité.