La mort aux trousses, Alfred Hitchcock

La mort aux trousses (North by Northwest) est un film à suspense réalisé par Alfred Hitchcock en 1959. Il raconte les péripéties d’un publiciste Roger O Thornhill (Cary Grant) que l’on prend par erreur pour un espion et qui est accusé de meurtre. Il est alors obligé de fuir à travers les Etats-Unis pour rétablir la vérité.
Ce film est particulièrement marquant par son scénario et le style de son réalisateur, qui apparaît d’ailleurs en tant que figurant dans son film. Du point de vue technique, les plans sont plutôt traditionnels et certains effets de réalisations comme l’arrière plan à l’intérieur des voitures nous montrent l’ingéniosité du réalisateur malgré le manque de moyens techniques de l’époque.
Dès les premières minutes, Hitchcock arrive à parfaitement camper le personnage principal, nous découvrons alors son métier, sa relation particulière avec sa mère mais surtout sa personnalité qui va évoluer au fil de son aventure. Il est décrit comme un homme pressé, séducteur, égocentrique et très élégant qui deviendra romantique et bienveillant.
Alors que l’action se met en place très rapidement dès la troisième minute du film et que l’intrigue est dévoilée quelques minutes plus tard, par son génie, Hitchcock arrive à maintenir le suspense jusqu’à la dernière minute .
Comme à son habitude, l’humour fait parti intégrante du film mais il n’amoindrit pas le suspense. La personnalité de la mère de Thornhill qui se moque gentiment de son fils, l’attitude détachée et calme du héros qui reste élégant même face à des situations dramatiques comme sa conduite en état d’ivresse, la scène lors de la vente aux enchères alors qu’il est entouré de tueurs et les dialogues à double sens, mais aussi de petits détails qui font la différence comme par exemple la pochette d’allumette marquée par les initiales R.O.T qui signifie « pourri ».
Le retour à la gravité de la situation est marquée par l’apparition des deux hommes de mains du criminel, leur dangerosité est traduite par leur manque de parole, d’émotion ,leurs regards fixes et est accompagnée d’ une musique angoissante qui leur est propre .
Comme au théâtre, il n’y a pas de scène de violence physique (absence de sang)alors qu’il est question de menaces de mort et de voyous dangereux.
Dans ce contexte, une histoire d’amour Hitchcockienne se met en place avec Eve Kendall (Eva Marie Saint) dont les scènes d’émotion seront accompagnées d’une musique romantique.
Lors de la scène mythique du rendez-vous en pleine campagne, le suspense est établi dans un premier temps par le contraste entre le paysage désert plutôt aride et l’homme de la ville Thornhill en costume puis par de longues minutes où rien ne se passe et pendant lesquelles il n’y a pas de fond sonore hormis l’apparition d’un paysan peu loquace qui nous donne un indice sur le déroulement de l’action qui va suivre. S’en suit une scène de répétition d’attaques par avion dans laquelle l’action est seulement maintenue par le jeu de l’acteur. Une fois le danger écarté la musique reprend.
La dernière scène est très intéressante car on passe d’une scène dangereuse à une scène intimiste dans laquelle Thornhill retient Eve Kendall de sa chute du mont Rushmore et qui s’achève dans la couchette du train.
Hitchcock nous démontre à nouveau qu’il mêle avec brio suspense, romance et humour.