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Talon aiguille, Almodovar, 1991

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Talon aiguille, Almodovar, 1991 Empty Talon aiguille, Almodovar, 1991

Message par Anne BH Ven 28 Mai - 0:20

Il est difficile de faire rentrer , Talon aiguille, réalisé par l’espagnol Pablo Almodovar en 1991 dans une catégorie précise de film. C’est à la fois une intrigue policière et un mélodrame psychologique sur fond d’humour souvent noir.
Une chanteuse célèbre Becky Del Paramo (Marisa Paredes) revient dans sa ville Madrid après de nombreuses années d’absence et retrouve sa fille Rebecca (Victoria Abril) qu’elle n’a pas élevé préférant sa carrière artistique à son rôle de mère. Rebecca mariée avec un des anciens amants de sa mère est étouffée par l’aura de sa mère alors que paradoxalement celle-ci se trouvait à des milliers de kilomètres d’elle durant 15 ans.
Nous comprenons dès les premières minutes la relation complexe entre ces deux femmes qui n’arrivent pas à communiquer qui ne semblent avoir rien en commun jusqu’à leurs physiques. Des plans alternés décrivent leur aspect physique lors de leur rencontre, ce qui accentue la différence. Talon aiguille transpire les difficultés relationnelles et au combien toujours actuelles qui peuvent exister entre une mère et sa fille. L’une est toujours en attente d’une mère attentive et aimante tandis que l’autre ne sait pas comment montrer son affection, voire son amour, à sa fille tout en refusant à vieillir et de perdre son statut de femme fatale. Elles se trouvent toutes les deux dans un engrenage avec Rebecca qui a surement épousé l’ancien amant de sa mère pour ressembler à Becky et Becky qui vit dans la superficialité toujours à l’affut d’être admiré.
Almodovar aime mettre en scène ce type femmes à fortes personnalités , Victoria April jouera dans plusieurs film d’Almodovar comme dans Attache moi! où elle incarne aussi une personnage haut en couleur.
Cependant je dois avouer n’avoir pas été totalement convaincu par sa prestation dans Talon aiguille car nous sommes à la fois compatissant envers Rebecca qui veut de manière pathétique ressembler à sa mère mais son costume de bourgeoise branchée et les gros plans sur ses pleurs n’arrivent pas toujours à convaincre le spectateur , ce qui rend parfois son personnage peu crédible.
Par contre Pedro Almodovar reste le roi des personnages complexes, Rebecca à la fois naïve et et inquiétante car déjà responsable de la disparition de son beau père alors qu‘elle n’était qu’une enfant.
Mais c’est surtout le thème de la bisexualité ou de la transexualité qui sont récurrents chez Almodavar.
D’ailleurs, Miguel Bosé fait un très beau travesti, attachant, qui se partage entre deux vies opposées : l’une austère du côté de le loi avec une mère castratrice et l’autre boderline, extravagante en travesti dans une boite de nuit gay. Le réalisateur se moque éperdument des conventions et des codes sociaux comme dans Tout sur ma mère quand une religieuse tombe amoureuse d’une trans.
On se demande si Pedro Almodovar par son coté libertaire ne se libère pas du carcan de ses études passées chez les franciscains et surtout sa jeunesse brimée sous le régime de Franco.
Il mélange sexe, désir et violence et humour. La relation sexuelle non conventionnelle et sportive entre Rebecca et Létal est amusante sans tomber dans le vulgaire.
Au final, tous les personnages à part le mort sont attachants et finissent par nous montrer leurs bons cotés comme Becky qui ment par amour pour sa fille, Rebecca qui devient enfin adulte et Létal qui partage enfin son secret .
Comme toujours Pedro Almodovar prône l’indulgence, la tolérance et le non jugement de la vie d’autrui.
L’histoire aurait pu être alambiqué mais les le réalisateur nous fait comprendre ses nombreuses intrigues grâce à ses plans aller-retour, ses flash back .
Comme dans beaucoup de ses films Pedro Almodovar utilise des couleurs vives tel que le rouge qui ponctue des situations violentes ou la passion comme le rouge aux lèvres de Becky.
La chanson Piensa mi de Luz Casal rythme le film et donne une ambiance andalouse qui est renforcée par l’accent latino de Victoria Abril.
Enfin, le titre du film est très évocateur, le talon aiguille représente la sensualité la féminité mais aussi c’est un pic qui peut blesser qui peut servir d’arme, d’où une ambiguité que l’on retrouve tout au long du film.



Anne BH

Messages : 10
Date d'inscription : 09/09/2020

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