Django Unchained de Quentin Tarantino

Django Unchained est un film de Quentin Tarantino sorti en 2012.
Grand admirateur de Sergio Leone, le metteur en scène souhaitait depuis longtemps réaliser à son tour un western spaghetti pour lui rendre hommage si bien que le film faillit s’appeler The Angel, The Bad and The Wise en référence au Bon, la brute et le truand. Cependant, il a décidé de placer son histoire à une autre époque malheureusement connue : l’esclavage. Bien que ce sujet soit encore très sensible, notamment aux États-Unis, Quentin Tarantino avait déclaré : « J’aimerais faire un western, mais plutôt que de le situer au Texas, faisons-le à l’époque de l’esclavage. Ce sujet, tout le monde a peur de le traiter. Il faut qu’on l’éclaire nous même. »

Dans une Amérique se reposant sur l’esclavage, Dr. Schultz, un chasseur de primes allemand interprété par Christoph Waltz, est à la recherche d’un esclave dénommé Django, joué par Jamie Foxx, non pas comme cible mais en tant qu’aide. En effet, celui-ci connaît les trois prochaines proies du Dr. Schultz puisqu’il s’agit des frères Brittle, ces anciens maîtres. Le mercenaire fait donc l’acquisition de Django. Lors de la traque des trois criminels, ce dernier lui fait part de son souhait de retrouver sa fiancée, Broomhilda, incarné par Kerry Washington, avec qui il avait essayé de s’enfuir lorsqu’il travaillait dans les champs. Ému par l’histoire, Schultz décide de l’aider et de faire de lui un chasseur de primes lorsque leur mission sera terminée. Ils arrivent finalement à repérer Broomhilda. Elle se trouve dans la plantation de Calvin Candie, un riche esclavagiste interprété par Leonardo DiCaprio. Ils parviennent à sympathiser avec lui et à accéder à sa demeure mais, bien que leur plan soit ingénieux, il doivent agir sans faire le moindre faux pas puisque chacun de leur mouvement est analysé par le regard attentif de Stephen, l’esclave confident de Candie joué par Samuel L. Jackson.



Alors que Once Upon a Time in Hollywood m’avait légèrement laissé sur ma faim, Django Unchained, lui, répond à tous les critères que j’attends d’un film de Tarantino. En effet, bien que le sujet abordé par le réalisateur soit sérieux, il y ajoute sa touche de burlesque et d’irréel. Par là, je sous-entends notamment les scènes d’affrontement dans lesquelles le sang ne cesse de couler à flot ou de gicler même pour une simple balle de revolver. Ces scènes sont presque surjouées tant elles sont caricaturées. Je pense notamment à l’une des scènes finales dans laquelle Dr. Schultz se fait tirer dessus par un fusil à pompe. Jusqu’ici rien d’anormal. Mais lorsque celui-ci reçoit les éclats des projectiles, il est projeté cinq mètres plus loin et s’encastre dans une bibliothèque. Ou encore, à la scène de l’assaut du Ku Klux Klan sur nos protagonistes. Sur le papier, cette attaque s’avère être sérieuse mais, en réalité, elle tourne rapidement au désastre comique. Quentin Tarantino utilise aussi les mouvements de caméra afin d’accentuer le côté burlesque de son film comme, par exemple, le rapide et cocasse zoom sur Leonardo DiCaprio lorsqu’on le voit pour la première fois.
Le réalisateur intensifie aussi le côté comique à travers les personnages. Bien que l’ensemble bleu métallisé de Django soit assez absurde, je vais, ici, essentiellement me concentrer sur le personnage du Dr. Schultz, incarné par Christoph Waltz qui joua aussi dans le précédent film de Quentin Tarantino, Inglourious Basterds. Tout d’abord, il crée un réel contraste avec l’environnement dans lequel se déroule l’histoire, notamment de par son accent allemand très prononcé, sa reconversion professionnelle quelque peu étrange en passant du milieu dentaire à chasseur de primes, ou encore sa mentalité totalement différente. En effet, le long-métrage se déroule au Sud-Est des États-Unis durant la période de l’esclavage, tous les personnages traitent donc les afro-américains comme des animaux tandis que le mercenaire les considère comme des gens normaux et sympathise même avec Django. De plus, il prend son travail à la légère et abat ces cibles dans le plus grand calme alors qu’il s’agit de tuer des personnes. Toutefois, il reste intègre aux yeux des la loi puisqu’il n’exécute seulement les criminels recherchés et dont il possède un mandat. Ce sont tous ces comportements accompagnés d’un soupçon d’innocence que Christoph Waltz reproduit à la perfection. J’adresse tout de même une mention honorable à Léonardo DiCaprio qui s’ouvrit la main en frappant un verre durant le tournage d’une scène et qui continua quand même à jouer malgré la douleur.
Bien que la touche de Quentin Tarantino donne un aspect burlesque au film, le contexte, la mentalité et le comportement des personnages, mis à part ceux du Dr. Schultz, correspondent parfaitement à ceux de l’époque à laquelle se déroule l’histoire. En effet, comme je l’ai dit quelques lignes plus tôt, les comportements racistes sont très bien retranscrits et les afro-américains sont considérés comme des bêtes. On remarque notamment le désarroi des gens, qu’ils soient blancs comme noirs, lorsqu’ils aperçoivent Django sur le dos d’un cheval. On voit aussi la manière dont sont traités les esclaves avec, par exemple, le marquage au fer lorsqu’ils essaient de s’enfuir ou alors l’enfermement dans une boîte en métal en plein soleil comme punition. Ce sont ces détails qui ramènent le spectateur sur l’époque à laquelle Quentin Tarantino voulait baser son histoire.

Installez vous devant votre écran et laissez Django Unchained vous transporter aux États-Unis, au temps de l’esclavage.