Léon de Luc Besson

Léon est un film de Luc Besson sorti en 1996.
Ce long-métrage, tourné dans la ville de New York et entièrement en anglais, a permis au réalisateur d’asseoir sa réputation aux États-Unis tout en conservant sa popularité en France. Ainsi sa carrière lancée, il entreprend d’autres projets aussi populaires comme The Fifth Element.

Mathilda, une jeune adolescente rebelle et précoce interprété par Natalie Portman, vit avec sa famille, dont elle en aime que son petit frère, dans un quartier populaire à New York. Son père, inconsciemment, s’attire des problèmes avec des membres corrompus de la DEA, agence gouvernementale chargée de lutter contre le trafic de drogue. En effet, le père avait volé, pour sa consommation personnel, de la cocaïne que les agents lui avait demandé de cacher. Pour se venger, ils entrent dans l’appartement et tuent tous les occupants. Mathilda, avant que le massacre arrive, était partie faire les courses. Dans le couloir menant au logement, elle aperçoit des hommes devant sa porte et, lorsque qu’elle s’en approche, elle découvre son père gisant dans une mare de sang. Pour échapper aux meurtriers, elle continue à marcher le long du couloir et va frapper à la porte d’un voisin, Léon. Celui-ci hésite mais, voyant la fille le supplier, il ouvre la porte et l’accueille dans son appartement. Quelques instants plus tard, elle découvre que son voisin, joué par le français Jean Reno, n’est autre qu’un tueur à gages. Rongée par la vengeance de son petit frère, Mathilda demande à Léon de lui apprendre les bases du tueur à gages.



À travers son film, Luc Besson nous montre une nouvelle facette de la Grosse Pomme. En effet, dans Léon, il filme des quartiers et des logements assez populaires tout en restant dans Manhattan. Ce sont des lieux que l’on retrouvent peu dans les films se déroulant à New York. L’appartement de la famille de Mathilda ou encore celui de Léon sont presque délabrés et les murs sont moisis. Léon possède très peu de meubles. On remarque aussi cette pauvreté chez certains personnages, que ce soit dans leur façon de se comporter ou dans leur apparence. Par exemple, le père de Mathilda est un des pions d’un trafic de drogue. Mathilda est plutôt indépendante car sa famille ne s’occupe pas d’elle. Elle a aussi une manière de s’habiller qui ne convient pas à celle d’un enfant. Ces caractéristiques correspondent à une tranche défavorisée de la population. Mais ce n’est pas tout. Luc Besson semble avoir ajouté un filtre jaunâtre, afin d’accentuer l’aspect crasseux et délabré du film.
Léon ne propulse pas seulement Luc Besson aux rang de célébrité. En effet, le long-métrage révèle un jeune talent, alors âgé de 12 ans lors du tournage, Natalie Portman. Elle incarne à la perfection l’indépendance et la précocité de Mathilda si bien que nous n’avons pas l’impression qu’elle est si jeune. Cette caractéristique est nécessaire pour souligner le contraste entre les deux personnages principaux. En effet, Mathilda est une enfant qui agit de la même manière qu’un adulte tandis que Léon, malgré son métier violent, se comporte plus comme un enfant. Il n’arrête de boire du lait, il est ami avec une plante et se vexe très rapidement lorsque la jeune fille n’arrive pas à trouver son imitation. À l’inverse, la jeune fille va faire les courses, s’occupe de son frère, fume et veut apprendre à manier des armes à feu. Ce rôle a donc lancé la carrière de Natalie Portman qui a, par la suite, joué dans Thor, Black Swan ou encore V for Vendetta.
Léon comprend plusieurs scènes intéressantes côté réalisation. Deux d’entre elles ont retenu mon attention. Pour la première, il s’agit de la scène d’ouverture. Elle se déroule dans un restaurant de Little Italy. Deux hommes, dont Léon, discutent à propos d’un mafieux. Ce passage est filmé, comme la plupart des dialogues au cinéma, en champs/contre-champs. Mais ce qui en fait sa particularité, c est qu’à aucun moment le visage des interlocuteurs est montré dans son ensemble. En effet, toute la scène est en très gros plan. Ce procédé, ainsi que l’ambiance très sombre, ajoute du mystère à la discussion mais aussi aux personnages. De plus, les plans sur Léon révèlent l’entièreté du décor car celui-ci porte des lunettes dans lesquelles se reflète la table mais non pas la personne en face qui est cachée dans la pénombre. La seconde scène se déroule lorsque Mathilda, après avoir découvert sa famille massacrée, supplie Léon de la laisser entrer dans son appartement pour ne pas qu’elle se fasse tuer à son tour. Cette scène est divisé en deux plans. L’un est un gros plan sur le visage de profil de Léon qui hésite derrière la porte et l’autre est un plan poitrine centré sur Mathilda qui prie Léon. C’est surtout le deuxième plan qui est intéressant. Premièrement, il est filmé en caméra subjective du point de vue de Léon, c’est-à-dire que nous assistons à la scène comme la voit le tueur à gages à travers le judas de la porte. Afin d’imiter la lentille du judas, Luc Besson à utiliser une courte focale donnant ainsi plus de profondeur et courbant les extrémités. De plus, lorsque Léon cède enfin aux supplices de Mathilda et lui ouvre la porte, la lumière, qui était alors très sombre, augmente instantanément et vient illuminer le visage de la jeune fille. Cette scène symbolise une sorte de libération pour Mathilda. En effet, elle était coincer dans la terreur et la peur de se faire tuer  jusqu’à ce que Léon vienne l’aider et lui offre l’échappatoire.

Comme Léon, prenez un grand verre de lait et installez-vous dans votre siège pour regarder ce magnifique film.