Babel d'Alejandro Gonzáles Iñárittu

Babel est le film que j'ai regardé ce week-end et c'est un énorme coup de cœur.
Tout commence lorsque deux jeunes marocains tirent avec un fusil sur un bus de touristes américains. Cela va déclencher plusieurs évènements, qui vont impliquer les deux marocains coupables de cet accident, un couple présent dans ce bus ainsi que leurs enfants gardés par leur nourrice mexicaine, et une adolescente japonaise sourde.
Ces quatre histoires se mêlent tout au long du film et nous font voyager de pays en pays, Maroc, Mexique, Japon.
J'ai beaucoup aimé la façon dont a décidé de filmer le réalisateur; il ne respecte pas la chronologie des évènements, le montage est alterné, chaque histoire s'entrecroise, ce qui permet de reconstituer le puzzle au fur et à mesure que le film avance. De plus, cela permet de montrer les contrastes entre les différents pays, passant du désert marocain à l'immensité de la ville de Tokyo. Cela permet aussi de refléter notre monde tel qu'il l'est réellement et de dénoncer nos vies toutes différentes. Le titre est d'ailleurs "une métaphore pour le film" explique Iñárittu, "chacun de nous parle sa propre langues, différentes des autres, mais nous partageons tous la même structure spirituelle."
D'autre part, Iñárittu met aussi en scène de longues minutes sans paroles, d'images magnifiques, accompagnées d'une musique sublime et enivrante.
Quant aux personnages (qui sont d'ailleurs merveilleusement bien interprétés par les acteurs - qui ne sont pas tous des professionnels-), ils expriment la douleur, l'angoisse, la peur, le désespoir et la solitude. Ils sont perdus, perdus dans ce monde, souvent inconnu à leurs yeux.
Pour conclure, ce film est un véritable chef-d'œuvre (il recevra de nombreuses récompenses, oscar de la meilleure musique de film, prix de la mise en scène du Festival de Cannes, Golden Globe du meilleur film dramatique...), bouleversant, qui nous fait traverser un flot d'émotions et retenir son souffle tout le long.